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A 61 ans, Gilles Buekenhout est un homme aux multiples talents, jonglant entre les plans architecturaux et les vastes horizons marins. D'origine belge, Gilles a élu domicile en France, à Pornichet en 1996, guidé par sa passion pour la voile.

La mer, avec son mystère et ses défis, l’attire depuis toujours, le conduisant à participer à quatre éditions de la mythique Route du Rhum en trimaran. Rencontre avec le co-skipper de Denis Van Weynbergh sur l’IMOCA D’Ieteren Group.

Du bateau gonflable aux courses au large

Les premières émotions maritimes de Gilles remontent à sa tendre enfance avec un bateau gonflable et puis à son adolescence en planche à voile. “J’ai toujours été attiré par la mer et les villes d’eau. En Belgique, on n’a pas de montagnes donc je passais mes vacances à Knocke” Rapidement, sa passion s'est développée vers des horizons plus vastes, avec l'acquisition successive de bateaux plus marins pour partir à l’aventure. “J’ai commencé comme ça en achetant un petit bateau qui était basé à Ostende. J’ai tout appris par moi-même, en mode “self made man”. Après ce petit bateau était trop petit pour faire du large, donc j’en ai acheté un deuxième, un troisième…”Le virage vers la régate a marqué l'arrivée de Gilles en France, un pays qui a aiguisé sa compétitivité. Les courses de la façade Atlantique ont été son terrain de jeu.

C'est réellement sur la Route du Rhum qu’il se révèle en 2010 pour sa première transatlantique en trimaran. La relation de Gilles avec la voile n'est pas sans défis, ponctuée de moments de gloire et d'épisodes où l'océan a rappelé sa suprématie. De safrans cassés à des chavirements à quelques encablures de l'arrivée en 2022, il a éprouvé les hauts et les bas de la course au large. Cependant, Gilles fait toujours preuve de résilience faisant sien l’adage ; ce qui ne le tue pas, le rendra plus fort ! “Je n’ai jamais eu de sponsors, j’ai toujours tout financé par moi-même, ce n’est pas tout à fait la même chose. C’est un gros investissement financier, personnel, physique, psychologique.”

Architecte de son destin

Outre sa vie de marin, Gilles est un architecte accompli, à la tête de son propre cabinet comptant sept collaborateurs, dont son épouse partageant sa passion pour l'architecture. Spécialisé dans le logement résidentiel à Pornichet et La Baule, il réussit l'harmonie entre l'art de bâtir des édifices et celui de naviguer sur les océans. Sa vie professionnelle exigeante influence la gestion de ses projets : la précision, l’anticipation, la responsabilité et la solitude de l'entrepreneur parfois. Gilles incarne l'audace d'un marin-architecte intrépide dont les deux casquettes ont forgé en lui une force de caractère. “Ça m'est arrivé de faire des mails boulot pendant des transats. Je n’ai pas de team, pas de préparateur ni rien. La semaine je suis architecte, le week-end je bricole sur mon bateau. C’était un bateau à mon échelle : 40 pieds en Multi, qui allait vite, ça matchait bien avec mon activité. J’aime le côté technique des choses. Ça fait partie de cette idée d’entrepreneuriat, on est seul, il faut tout gérer.“ Le parcours atypique de Gilles - une enfance au Zaïre, des études à Bruxelles, un service civil au Maroc, un poste d’architecte à l'aéroport de Bruxelles, en passant par un commerce de réparation de bateaux et enfin à son cabinet d’architecture à Pornichet - reflète une vie animée par la recherche constante de nouveaux défis.

Un duo 100% belge sur la Transat Jacques Vabre

Parfois, tout est histoire de hasards, d’opportunités et de rendez-vous. Sa rencontre avec Denis date d’une dizaine d’années. “On s’est rencontré en 2010 sur une péniche à Paris. En tant que marins belges, on s’est vite retrouvé, à l’époque lui était en Class40, moi en Multi”. Depuis, ils ont maintenu le lien, suivant de loin leurs aventures salées respectives. “Quand j’ai vu qu’il a rejoint la classe IMOCA, je me suis dit que c’était la cour des grands, c’est vrai qu’il y a du « high level ».“ Embarqué sur le projet D’Ieteren Group, le marin-architecte souhaite se mettre en service du projet et boucler sa troisième transatlantique de l’année.

Denis Van Weynbergh  Gilles Buekenhout Crédit photo EyeSea 1

Source : Eyesea