Sun and Sons Shine on Light Winds Barcelona World Race Start.

  • Départ de la Barcelona World Race dans les petits airs et des conditions presque estivales
  • Les favoris aux avant-postes d’emblée
  • Une sortie de Méditerranée compliquée

13h00 pétantes : le comité de course de la Barcelona World Race n’a pas dérogé à la règle et c’est à l’heure promise que les huit monocoques IMOCA en lice ont pu couper la ligne de départ. Deux d’entre eux GAES Centros Auditivos et One Planet One Ocean & Pharmaton se sont même révélés tellement impatients d’en découdre qu’ils ont anticipé le départ. Les deux équipages ont dû revenir couper la ligne et du même coup ont entamé le parcours côtier le long de la plage de Barcelone avec un handicap certain.

Drôle de drame

Ils ont beau partir pour un tour du monde, les concurrents de la Barcelona World Race n’en demeurent pas moins des régatiers. Si sur les pontons, l’émotion était palpable – partir pour un tour du monde par les trois caps n’a rien d’anodin – le soleil et l’atmosphère estivale tempéraient la dramaturgie qui accompagne parfois ces grands départs. Si pour certains baroudeurs du large, tels Jean Le Cam, Bernard Stamm ou Guillermo Altadill, ce n’est qu’une course de plus, d’autres peinaient à cacher la confusion des sentiments qui les envahissait. Entre excitation de partir et appréhension, les néophytes du grand Sud lâchaient parfois la bonde de leurs émois.  Mais jeunes aux dents longues comme routiers du grand large, tous entraient progressivement dans leur bulle à l’heure de larguer les amarres. C’est le moment où les visages se ferment, où les paroles d’adieu deviennent mécaniques… comme pour dire que maintenant il est temps.

Vite mais pas trop

Hormis les deux équipages pris par la patrouille, la flotte entamait une lente remontée au près le long de la plage de Barcelonetta où des milliers de spectateurs assistaient aux premières joutes de la Barcelona World Race. C’est l’équipage d’Hugo Boss, parti en tête, qui tirait le mieux son épingle du jeu. Alex Thomson et Pepe Ribes ont ainsi marqué d’emblée leur territoire. Derrière eux, avec Jean Le Cam à la barre et Bernard Stamm aux réglages, Cheminées Poujoulat ne lâchait rien suivi de près par Renault Captur (Sébastien Audigane et Jörg Riechers) qui jouait crânement sa chance, moins d’une minute devant l’équipage de Neutrogena, Guillermo Altadill et José Muñoz. Tout ce petit monde faisait ensuite route au sud-est sous gennaker dans un vent de nord faiblard. Inutile en effet dans ces conditions d’espérer pouvoir descendre aux allures portantes sous spinnaker, la vitesse du bateau annulant pratiquement le vent apparent dès lors que l’on chercherait à se rapprocher du vent arrière. A l’arrière de la flotte, à bord de One Planet One Ocean & Pharmaton, Didac Costa et Aleix Gelabert fermaient la marche en enroulant la bouée Norte, 45 minutes derrière les leaders.

Eole boudeur

Passée cette mise en bouche, les prochaines heures risquent de se révéler délicates. Il va falloir négocier une descente de la Méditerranée dans des vents très variables. Avec d’emblée des choix qui pourraient se révéler décisifs. Dans l’est souffle encore un reste de mistral qui pourrait propulser les concurrents à bonne vitesse vers le sud. Le dilemme reste entier : faut-il aller chercher ce vent dans l’est de Ibiza au risque de rallonger sa route de manière conséquente ? Ou bien, vaut-il mieux privilégier un choix plus conservateur en ne s’éloignant pas trop de la route directe ? Les premières heures de course vont donc ressembler à un véritable casse-tête dans une mer où les prévisions météo restent encore très aléatoires. Suivant les routages, la flotte pourrait avoir besoin de 2,5 à 5 jours pour rejoindre Gibraltar, ce qui traduit bien l’incertitude dans laquelle risquent d’être les concurrents. Le passage du détroit pourrait déjà se révéler un véritable passage à niveau puisque en Atlantique Nord, les alizés sont bien établis. Celui qui franchira les portes de la Méditerranée en tête bénéficiera d’un avantage qu’il pourrait conserver au moins jusqu’au Pot au Noir. Au final, les mètres grappillés dès le début de course pourraient valoir très cher.

 

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