© Team Arkea-Paprec

Les choses s’accélèrent pour Sébastien Simon. Mardi 26 février, l’IMOCA PRB a été remis à l’eau paré des couleurs de ses sponsors, Arkéa et Paprec...

Les choses s’accélèrent pour Sébastien Simon. Mardi 26 février, l’IMOCA PRB a été remis à l’eau paré des couleurs de ses sponsors, Arkéa et Paprec. C’est avec ce foiler que le tenant du titre de la Solitaire du Figaro va faire ses gammes, en attendant la sortie de chantier de son plan Kouyoumdjian flambant neuf, prévue fin juin-début juillet. Sébastien Simon et Vincent Riou, directeur technique du projet, tenteront rapidement le record de la Route de la Découverte (Cadix/San Salvador). En avril, Sébastien fera la transat retour en « faux solo » avant de prendre le 8 mai le départ de la Bermudes 1000. Entretien. 

Prendre en main l’IMOCA de Vincent Riou durant la construction de ton futur IMOCA Arkéa-Paprec : c’est un luxe !

« C’est le scénario idéal de pouvoir naviguer en IMOCA dès maintenant. Sans cela, il aurait fallu attendre le mois de juillet. Le Vendée Globe est une grande course qui demande beaucoup de préparation. J’ai encore peu d’expérienceen IMOCA, et pas du tout en solitaire. Grâce à ces quelques mois d’entraînement sur l’ex PRB, à la mise à l’eau d’Arkéa-Paprec je ne serai pas dans une phase d’apprentissage mais déjà de recherche de performance. » 

Cette transition ne va pas se faire sur n’importe quel bateau. PRB est l’une des références de la classe IMOCA, et il est doté de foils depuis la saison dernière…

« PRB a maintenant une dizaine d’années mais il était en avancesur son temps.Il a effectivement été bien « upgradé » la saison dernière avec l’ajout de foils. J’ai déjà eu l’occasion de naviguer à bord, notamment à l’issue de la dernière Route du Rhum, et les sensations ont été très bonnes. Au début, c’est impressionnant, puis ça devient grisant et on finit par s’y faire. On s’habitue à tout ! C’est une bonne plateforme pour s’entraîner mais aussi pour servir de banc d’essai pour mon futur bateau, afin de valider certains éléments au niveau des pilotes ou des voiles par exemple. »

« Prendre une longueur d’avance »

L’ancien skipper de PRB, Vincent Riou, endosse aussi le rôle de directeur technique de ton projet avec Arkéa-Paprec. Tout cela semble très cohérent…

« Je ne regrette pas mon choix. Notre entente est très bonne, Vincent est bienveillant avec moi. Il est là pour m’aider à construire un très beau bateau, utiliser tout son potentiel et bien me former. Il a participé quatre fois au Vendée Globe, en a remporté un. Son expérience est hors norme et j’ai beaucoup à apprendre à ses côtés. C’est rassurant de l’avoir avec moi.Il m’épaule, me guide, tout en me laissant beaucoup d’autonomie et de liberté dans mon projet. » 

Jusqu’à quand vas-tu t’entraîner sur PRB version Arkéa-Paprec et quel sera le programme avec ce bateau ?

« Nous espérons effectuer les premières navigations dès cette semaine, jeudi et vendredi. Dans le programme initial, nous avions prévu avec Vincent de participer à la Barcelona World Race. Mais suite à l’annulation de l’épreuve, il a fallu imaginer un programme de substitution. Courant mars, nous tenterons le record de la Route de la Découverte entre Cadix (Espagne) et San Salvador (Bahamas). En avril, je ferai la transat retour en « faux solitaire » avec Guillaume Le Brec, en charge de la performance dans l’équipe, et Yann Riou, qui endossera le rôle de mediaman pour commencer à faire des images. Je serai alors seul maître à bord. Il y aura ensuite le Grand Prix Guyader en équipage et je participerai à la Bermudes 1000, sur un parcours de 2000 milles en solitaire. Ce sera ma première expérience vraiment seul en IMOCA, j’en profiterai pour prendre confiance en moi. L’objectif sera de boucler la course sans me prendre les pieds dans le tapis, en espérant que le résultat suive. Arkéa-Paprec sera mis à l’eau fin juin-début juillet. J’aurai alors normalement bouclé deux transatlantiques. Je disposerai d’une longueur d’avance sur les autres marins qui font actuellement construire des IMOCA. PRB retrouvera ses couleurs originelles et son nouveau skipper, Kévin Escoffier, à partir de début août. Ce qui veut dire qu’en juillet nous devrions avoir deux IMOCA à l’eau ! »

« Objectif victoire sur la Transat Jacques Vabre ! »


Où en est le chantier de ton futur IMOCA ?

« Il suit son cours, le bateau prend vraiment forme, c’est enthousiasmant. En décembre, la coque a été transférée dans nos locaux à Port-la-Forêt. Elle a depuis été démoulée, les cloisons structurelles sont en train d’être assemblées. Le pont est en construction au chantier CDK Technologies et nous le réceptionnerons prochainement. Ce mode de fonctionnement est inédit, c’est la première fois qu’un IMOCA est entièrement assemblé en interne au sein d’un team. C’est une grande responsabilité mais cela nous permet de garder la main, de suivre le chantier de très près et de contrôler notre planning. Actuellement, 28 personnes travaillent sur le bateau ! »


Le premier rendez-vous majeur avec ce bateau sera la Transat Jacques Vabre, disputée avec Vincent Riou. Quel sera votre objectif ?

« La victoire, évidemment ! Nous serons en double, nous naviguerons sur un bateau de dernière génération. Même si nous aurons auparavant pris part à la Fastnet Race puis au Défi Azimut, le bateau ne sera peut-être pas 100 % fiabilisé. Nous ferons avec le temps qui nous sera imparti. La concurrence sera rude avec probablement 32 IMOCA au départ. Mais la gagne est possible, on y croit ! »