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Ce dimanche 10 novembre, à 22h 45mn 44s (heure française), Samantha Davies et Paul Meilhat ont franchi la ligne d’arrivée de la 14e édition de la Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre en septième position de la catégorie IMOCA.

Le duo aura mis 14 jours 9h 30mn et 44s pour parcourir les 4 350 milles théoriques depuis Le Havre à la vitesse moyenne de 12,59 nœuds, mais il a réellement parcouru 4962 milles à 14,36 nœuds. Son écart au premier Apivia est de 21h 22mn 44s.

Outsiders au Havre, Samantha Davies et Paul Meilhat savent qu’il y a un coup à jouer sur cette dans cette 14ème Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre. Leur Initiatives cœur n’est pas de première jeunesse (plan VPLP 2009) mais il a été intelligemment optimisé avec l’adjonction de grands foils de dernière génération que le duo a déjà apprivoisé pendant 6 mois d’entraînement. Les bateaux plus récents ne seront peut-être pas à 100% se dit le duo, il faut attaquer d’emblée…

Sam et Paul naviguent en tête de flotte les premières 24 heures, virent en premier sans hésiter au Sud et sont en pointe le lendemain du départ. Une belle entame, un peu trop belle car la première nuit, le grand gennaker n’a pas supporté le bord de portant musclé. Sam répare cette voile clef, les jours qui suivent se jouent au louvoyage et le duo reste dans le tempo de la course, toujours bien placée dans le top 5. Après la dorsale de Gibraltar, la voile réparée est ré-hissée mais ne dure pas longtemps.

A partir des Canaries, Initiatives-Cœur est un peu décroché, émargeant toujours entre la sixième et la dixième place mais sans tenir la cadence de tête. Samantha et Paul cherchent des compromis de voiles et d’angles de route différents mais perdent du terrain. L’écart se stabilise quand la flotte déboule au vrai portant dans l’alizé où le spi remplace les voiles plates et à l’entrée du Pot-au-noir, ils sont encore sixième. Retenus plus que leurs concurrents directs par les grains en milieu de traversée, ils rétrogradent même à la treizième place le 6 novembre… Mais une fois l’alizé revenu, leur foiler retrouve des ailes au reaching et ils parviennent à retrouver un classement digne de l’ensemble de leur course.

Septième à Salvador de Bahia, ce n’est clairement pas la place qu’étaient venu chercher ces deux compétiteurs de talent, mais elle illustre l’âpreté du match en tête et l’exigence technique au plus haut niveau.

Samantha : "On a bien régaté. On a failli gagner une place à la fin mais Salvador était trop proche, on aurait bien continué un jour de plus !"

Paul :"Ils ont bien navigué aussi. Mais c’est bien comme ça, le bateau va bien. On a bien régaté, avec un plateau exceptionnel. De souvenir d’IMOCA, je n’avais jamais vu une course comme celle-là, avec autant de monde, ce niveau, des paquets de bateaux qui optionnent dans tous les sens, certains qui reviennent de très loin,… Les soucis de voiles nous ont gêné un peu au début, en sortie de Manche puis entre la dorsale et les Canaries. C’est vrai qu’on a perdu le contact avec la tête de la flotte. C’était quand même très ouvert. Les conditions n’étaient pas du tout propices aux foilers. On a fait 5 heures de reaching en sortie de Manche puis entre le Pot-au-noir et Salvador. Autrement, ce n’était que du près et du portant. C’est génial car les bateaux sont plus à égalité et des anciens bateaux à dérive ont pu très bien se classer."

Sam’ :"J’ai beaucoup appris avec Paul qui est un super co-skipper, ça m’a donné beaucoup de confiance pour la suite. Il a un énorme feeling, il sent les choses très bien et trouve tout de suite les réglages. C’est vraiment un acquis important pour ma préparation au Vendée Globe. C’est un projet collectif.  La moitié de l’équipe est là. Malheureusement, on ne déplace pas tout le monde mais c’est génial de pouvoir partager ça avec eux. Nous avons le privilège de naviguer mais c’est super de les avoir ici avec nous et qu’ils voient le résultat de leur travail. On a pu naviguer à 100 % toute la course et c’est grâce à eux."

Paul :"Le Pot-au-noir était copieux. Moi, je ne l’ai pas passé aussi souvent que Sam. J’ai commencé à lui dire, tu vas voir, ça va bien se passer et en fait, c’était compliqué. On ne s’est jamais arrêté très longtemps mais c’était très long."

Sam’ :"Il y avait beaucoup de grains, on ne pouvait jamais se reposer. Des changements de vent et donc de voile tout le temps, on était trempés, c’était très physique, épuisant. Maintenant, je vais profiter des derniers jours avec Paul pour faire un gros debrief avec le team. C’est l’équipe qui va ramener le bateau avec Tanguy de Lamotte qui arrive à Salvador de Bahia. De mon côté, j’ai une arrivée importante demain  (Pure avec Romain Attanasio, le compagnon de Sam à bord NDR) qu’il ne faut pas que je rate mais je pense que j’ai une bonne nuit pour dormir avant !"