Sébastien Josse due into Port-la-Forêt this evening

Sébastien Josse (Edmond de Rothschild), leader incontesté de cette Transat Saint Barth / Port-la-Forêt, est attendu en fin de soirée sur la ligne d’arrivée. Fabrice Amedeo (Newrest – Matmut), deuxième, a passé la barre des mille milles, tandis qu’Enda O’Coineen (Currency House Kilcullen), désormais troisième, évolue dans le nord des Açores dans une brise soutenue. Thomas Ruyant (Le Souffle du Nord) et Morgan Lagravière (Safran) sont arrivés ce matin dans l’archipel portugais pour un pit-stop d’environ 24 heures. Éric Holden (O Canada) devrait les rejoindre dans la journée. Soulagement, enfin, pour Paul Meilhat (SMA), déjà en route pour Lorient.

Cette Transat Saint Barth / Port-la-Forêt va se terminer ce soir pour Sébastien Josse (Edmond de Rothschild). Pour les cinq autres concurrents encore en course, l’objectif est maintenant de terminer dans les délais pour pouvoir être classé.

Jusqu’à 58 nœuds

En tête dès les premières heures de course, le skipper du team Gitana n’a été inquiété que quelques heures par Paul Meilhat (SMA) en début de parcours. Cette transat était, pour lui, bien sûr, une opportunité de se qualifier au pour le Vendée Globe, mais aussi un test technique dans de grosses conditions pour son foiler.

Contrat rempli à 100% puisque, sauf souci de dernière minute, Sébastien Josse est en passe de décrocher victoire et qualification, tout en ayant pu éprouver son IMOCA60 dans une météo très tonique : 40 à 45 nœuds établis hier avec au moins 5 à 6 mètres de creux et une pointe à 58 nœuds... heureusement, au portant.

Accrocheur

En deuxième position, Fabrice Amedeo (Newrest – Matmut) poursuit sa route vers la Bretagne malgré son safran cassé. Il est passé la nuit dernière en dessous de la barre symbolique des 1000 milles avant la ligne d’arrivée. Positif et accrocheur, Fabrice devrait pouvoir en finir samedi prochain, si les vents sont avec lui et ne l’obligent pas à s’appuyer sur son safran tronqué.

Un dimanche printanier à Port-la-Forêt

Parti avec 24 heures de retard, le skipper Irlandais Enda O’Coineen (Currency House Kilcullen) pointe depuis ce matin en 3e position. Il évolue au nord de l’archipel portugais dans une brise encore forte. Dans son dernier mail, Enda n’évoque plus ses envolées lyriques au son de sa trompette comme en début de course. Il avoue accuser une grosse fatigue, mais reste philosophe et, après avoir connu l’été aux Antilles, l’automne puis l’hiver ces derniers jours de course, il espère trouver le printemps à Port-la-Forêt où il est attendu ce dimanche.

Noël en mer, qualif’ à refaire ?

Trois concurrents font ou vont faire escale aux Açores. Thomas Ruyant (Le Souffle du Nord) est arrivé à Punta Delgada en fin de matinée ce mercredi. Il a été accueilli par le team SMA, son équipe étant tout juste en train d’atterrir. Peu de temps après, Morgan Lagravière (Safran) a mis pied à terre à Horta. Les deux teams ont au moins 24h de travail avant de pouvoir relâcher leurs skippers respectifs sur l’océan.

Ce matin, Éric Holden (O Canada) a annoncé à son tour qu’il se déroutait lui aussi sur Horta après avoir décelé du jeu dans sa quille… Il doit en revanche faire route contre vent et vagues pour rallier le célèbre petit port açorien.

Tous trois doivent couper la ligne d’arrivée à Port-la-Forêt avant le 25 décembre (soit moins de 9 jours après l’arrivée du premier) pour pouvoir être classés. Thomas Ruyant a d’ores et déjà sa qualification en poche (ayant bouclé la Transat Jacques Vabre, il n’avait « plus que » 1500 milles à faire en course). Morgan Lagravière et Éric Holden doivent eux arriver dans les temps pour se qualifier.

Paul Meilhat déjà de retour à Lorient

Paul Meilhat (SMA) a été contraint à l‘abandon suite à ses blessures, survenues mardi dernier lors d’une manœuvre. Hélitreuillé hier et aussitôt pris en charge, Paul est déjà dans un vol retour pour Lorient. Il souffre de deux fractures au bassin et à une côte, il va pouvoir être soigné rapidement afin de retrouver son IMOCA60 dès que possible. Il lui faut maintenant boucler la Transat New York – Vendée pour valider sa qualification au Vendée Globe. 

Sébastien Josse (Edmond de Rothschild)

« J’ai une vingtaine de nœuds, ça va… je devrais arriver vers 19h. On va attendre que la ligne soit franchie pour parler de victoire et de qualification. Hier, les conditions étaient vraiment fortes, la mer était impressionnante. Le bateau s’est très bien comporté, les foils apportent de la stabilité et de la puissance. C’est effectivement un excellent test pour le bateau, c’est très positif. Il faut être en course pour aller se frotter à de telles conditions. C’était riche d’enseignements. »

Enda O’Coineen (Currency House Kilcullen)

« J’avoue être épuisé. Jusqu’à ce matin, il y avait 40 nœuds de vent, une mer énorme, des vagues qui vous baladent… Il y a eu des orages la nuit dernière. Je me suis effondré de sommeil à un moment donné, j’ai dormi 90 minutes ! Entre le gris du jour et le noir de la nuit, c’est difficile de faire la différence, j’ai l’impression de vivre dans une nuit permanente.

C’est un peu comme être le dernier survivant à bord d’un avion ou de faire quelque chose d’interdit, d’être en permanence sur le fil du rasoir... En tous cas mes cheveux deviennent de plus en plus gris ! »