HD TJV23 Imoca Charal 1911JLC5665

Après la bataille menée, derrière le grand vainqueur For People, pour se départager l’ordre du podium quelques heures plus tôt, celle pour finir dans le « top ten » du classement IMOCA souligne combien chaque place se mérite.

Et se dispute cher, surtout en approche du rocher du Diamant, qui a fait ce dimanche l’objet de toutes les convoitises. Bienvenue à Charal, Initiatives Cœur, ainsi que Teamwork.net et Malizia SeaExplorer, qui ont livré une régate d’une intensité rare en approche de la ligne. Les petits, voire tout petits, écarts pour les départager soulignent toute la valeur d’une compétition océanique de très haute volée…

17 minutes, c’est le temps qui sépare finalement  Charal (4e) et d'Initiatives Cœur (5e), deux récents bateaux nés des planches à dessin de l’architecte Sam Manuard qui ne sont sont pas lâchés depuis trois jours. Jérémie Beyou et Franck Cammas, qui ont longtemps mené la course, n'ont pas démérité pour se battre jusqu’au bout aux avant-postes, en dépit de la casse d’une pièce pour envoyer  leur gennaker après le passage des Canaries. Quant à Sam Davies et Jack Bouttell, ils tirent les bénéfices d'une navigation tout en maîtrise sous le signe d’une régularité à toute épreuve. Elle salue aussi la complicité partagée par les deux co-skippers britanniques à bord d’un bateau de 2022, fiablisé, arrivant à maturité. 

Une place pour 1 minute et 05 précieuses secondes

Et que dire de l’arrivée de teamwork.net, un plan VPLP de 2018, déboulant du nord pour se mêler à cette ultime régate sur les eaux bleu turquoise baignant les latitudes tropicales ? L’incertitude qui accompagnait sa progression vers la ligne finale et sa capacité à rejoindre la mêlée des bateaux qui ont suivi la route des alizés, saluent une course qui a marqué les esprits par son audace. Si Justine Mettraux et Julien Villion, qui ont fait le pari de monter au front sur une route nord, manquent finalement de peu l’exploit de se hisser sur le podium occupé par des sudistes, leur final est à la hauteur de leur navigation sur une option radicale marquant les esprits. En match-racing avec Malizia  - SeaExplorer,  les deux « Jujus», comme on les désigne dans la course au large, s’offrent le plaisir de lui voler la politesse pour se classer en 6e position. Ils l’emportent contre Boris Herrmann et Will Harris, engagés à bord d’un plan VPLP de 2022, pour 1 minute et 05 précieuses secondes. Ce petit hold-up de forçats du nord face à des partisans des alizés offre la saveur d’un joli baroud d’honneur à l’équipage, qui a su associer le talent de Justine à la finesse de l’analyse météo de Julien. 

Mais là encore, les petits écarts à l’arrivée entre des binômes qui ont bouclé leur transat  à Fort-de-France comme s’ils étaient partis hier du Havre, affichant pourtant un décalage nord-sud culminant à 800 milles, confirme aussi l'homogénéité de la classe, sa belle santé et la faculté de ses marins à naviguer au meilleur niveau. Autre constat ce dimanche : l’internationalisation est bel et bien en marche sur le circuit des monocoques de 60 pieds. La baie des Flamands en témoigne, puisqu’après Sam Goodchild, elle a accueilli ce dimanche  trois Britanniques, une Suissesse et un Allemand, comptant toutes et tous parmi les grands animateurs de cette 16e Route du Café, marquée par la montée en puissance des foilers.

Suite du classement IMOCA

4 - Charal (Jérémie Beyou - Franck Cammas) :  arrivé à 17h56mn  (HF)  après 5 477 milles parcourus  et 12j 08h 26mn de course à 18,48 nœuds, + 10h54mn après For People -

5 - Initiatives Cœur (Samantha Davies-Jack Bouttell) : arrivé à 18h13mn (HF), après 5 399 milles parcourus et 12j 08h 43mn de course à 18,20 nœuds, + 11h11mn -

6 - TeamWork.net (Justine Mettraux, Julien Villion) : arrivé à 18h29mn, après 4401 milles parcourus à 14,82 et 12j 08h 59 mn de course, + 11h27mn 

7 - Malizia - SeaExplorer, (Boris Herrmann - Will Harris : arrivé à 18h31mn, après 5319 milles parcourus et 12 j 09h 01 mn, à 17,91 nœuds, + 11h28m 

Source Transat Jacques Vabre