Parallel Lines, Parallel Lives

D’un hémisphère à l’autre, des alizés du nord-est à ceux du sud-est. Pour la tête de flotte de la Barcelona Word Race, la régate océanique se poursuit de plus belle en Atlantique Sud, dont les quatre  premiers bateaux ont entamé la descente en contournant par l’ouest l’anticyclone de Sainte-Hélène. Dans les premières lignes du classement, c’est toujours aussi serré entre ces équipages. Ils ne doivent rien céder dans la nouvelle course de vitesse qui démarre aujourd’hui, dans la perspective de rejoindre les portes des Quarantièmes à l’horizon des cinq-six prochains jours.

Et de cinq ! Après avoir traversé le Pot au noir par son côté est, Renault Captur a franchi à son tour l’équateur. A l’heure où ils coupaient la ligne imaginaire qui divise le globe en deux,  Jörg Riechers et Sébastien Audigane concédaient 1 jour 7 heures et 50 minutes de retard sur les plus prompts à passer dans l’autre hémisphère.  Encore dissidents hier, ils ont dû se rendre à l’évidence des cartes et modèles qui s’accordent pour dire que le système de hautes pressions, véritable juge de paix de l’Atlantique Sud, a bel et bien pris ses aises pour barrer la route menant aux latitudes australes. Tout comme leurs prédécesseurs, ils ont donc dû tirer la barre pour mettre de l’ouest dans leur trajectoire et entreprendre le contournement par les boulevards extérieurs de ce vaste anticyclone.

A la chasse aux noeuds

Au large de Recife cet après-midi, en bordure nord-ouest de ce système, c’est désormais une escadrille à deux têtes qui poursuit sa folle cavalcade atlantique. Avec d’un côté Hugo Boss et GAES Centros Auditivos qui, compte tenu de leur décalage dans l’est, reçoivent les honneurs du classement. De l’autre, Neutrogena et Cheminées Poujoulat, en embuscade moins de 7 milles derrière, progressent plus près des côtes brésiliennes dans des alizés bien établis de 15-20 nœuds. Des conditions aussi agréables que maniables qui permettent aux skippers de céder la barre à leur pilote automatique. Pour autant, aucun répit n’est permis dans cette grande descente vers le Sud, où le gain du moindre dixième de nœud, au prix de réglages fins, promet de rapporter très gros.

Deux bateaux au Pot

Plus en arrière et dans l’autre hémisphère, We are Water et One Planet, One Ocean et Pharmaton se débattent actuellement dans les méandres de la zone de convergence intertropicale. En plein Pot, les deux duos, séparés d’une petite vingtaine de milles, goûtent à la saveur de copieux grainset s’efforcent de faire au mieux dans des vents aussi instables en force qu’en direction. Difficile pour l’heure de savoir s’ils vont, comme les leaders de la flotte s’extraire relativement vite de cette zone à hauts risques pour entamer à leur tour la grande descente océanique. En approche de l‘équateur, ils n’en surveillent pas moins de très près les évolutions du capricieux anticyclone de Sainte-Hélène.

Au Sud toute !

De son côté, encore loin de ses préoccupations anticycloniques, Spirit of Hungary, déjà bien décalé dans l’ouest après avoir doublé dans la matinée l’archipel du Cap Vert progresse à belle cadence. Nandor Fa et Conrad Colman, qui ne ménagent pas leur peine pour tirer le meilleur du bateau qu’ils découvrent encore,  peuvent se réjouir d’avoir également attrapé des alizés dans leurs voiles pour plonger au Sud. De secteur nord-est, ces vents favorables leur permettent d’afficher une belle vitesse de progression de plus de 13 noeuds sur les dernières 24 heures. 

IMOCA Ocean Masters

Barcelona World Race