Cette période de confinement a aiguisé un peu plus l’envie de naviguer de Kevin Escoffier. A cinq mois du Vendée Globe, le skipper de PRB ne rate pas une occasion de sortir à bord du bateau orange. Entouré de son équipe technique, il teste, valide ou modifie les moindres détails du bateau à bord duquel il va s’élancer dans cinq mois pour son premier Vendée globe.

« On évolue constamment… Même si tout n’est pas trop mal, on découvre tout le temps des choses à améliorer. Il faut continuer à aller chercher la fiabilité. On ne peut pas tout changer tout le temps mais il y a toujours plein de petits détails. Actuellement, nous modifions le système de ris à bord. On finit de régler l’électronique, les voiles… Ce n’est jamais fini ! » explique Kevin à Port La Forêt où est basé son 60’.

Derniers entrainements avant une grande boucle en Atlantique
La semaine prochaine, il participera avec une partie de ses futurs concurrents pour le Vendée globe à un stage d’entrainement avec le Pôle Finistère Course au Large. Des milles précieux dans son apprentissage continu du solitaire. Durant ce stage, il passera deux nuits en mer. « Sur ces bateaux, chaque opportunité de naviguer en solo est précieuse. Pour certains parce que leurs bateaux sont neufs. Pour moi, c’est plutôt parce que j’ai peu d’expérience en solitaire. Je veux en accumuler le plus possible. C’est pour ça que sur chaque sortie que je peux faire, je fais le maximum de manœuvre en solo même s’il y a du monde à bord. Ça me permet d’affiner tous les détails » raconte encore le skipper de PRB

A 100% dans sa préparation
S’il se prépare intensément à son Vendée globe, c’est parce que Kevin sait que ce qui l’attend autour du monde ne peut pas être géré sans une préparation minutieuse tant sur le plan technologique que sur le plan sportif ou mental. Le skipper de PRB ne néglige aucun pan de sa préparation. En début de semaine, Kevin a par exemple passé une nuit entière avec des électrodes sur la tête pour analyser ses cycles de sommeil et accumuler de la connaissance. Mieux se connaitre est nécessaire à la performance. Il a d’ailleurs commencé à travailler avec un préparateur mental, une expérience qu’il avait jugé très utile lors de sa dernière Volvo Ocean Race (course autour du monde avec escale et en équipage qu’il a remportée en 2018, ndlr).

La Vendée Arctique Les Sables d’Olonne, dernière longue course avant LE grand rendez-vous
Sur le plan sportif, le calendrier a été profondément modifié en raison de la crise sanitaire que nous traversons. En lieu et place des deux transatlantiques initialement prévues, 22 IMOCA vont s’élancer le 4 juillet sur la Vendée Arctique Les Sables d’Olonne. Cette course imaginée sur mesure par la classe IMOCA va mener les bateaux des Sables d’Olonne vers le cercle Polaire Arctique puis les Açores avant de revenir vers la Vendée. Ce grand triangle de 3 600 milles soient 6 600 kilomètres va constituer une régate de 10 à 12 jours en solo. Ce sera la dernière occasion avant le Vendée Globe de passer, en course, autant de temps en mer en solitaire. « Dans trois semaines, je prendrai le départ de la Vendée Arctique. Dans un contexte classique, on s’apprêterait à convoyer pour aller vers la ville de départ. Alors que là, on va continuer à naviguer jusqu’au départ de la course. Cette course est le prochain objectif sportif. Je la prends vraiment comme une course de préparation pour l’objectif principal qu’est le Vendée Globe ! On aura eu moins de temps de navigation que ce qui était prévu. Cela me permet d’autant plus de ne pas regretter mon retour en solo du Brésil (après la Transat Jacques Vabre, ndlr). Ceux qui sont rentrés en cargo ou en équipage le regrettent peut-être aujourd’hui car ça diminue le temps de navigation en solitaire » analyse Kevin Escoffier.