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Premier skipper japonais de l’histoire du Vendée Globe, Kojiro Shiraishi n’avait pas pu boucler la dernière édition à cause d’un démâtage. Depuis, Kojiro et son Spirit of Yukoh sont installés au pays du soleil levant, ce qui permet à la population japonaise de mieux appréhender ce que représente le tour du monde en solitaire et la navigation sur un IMOCA. Désireux de participer à la Route du Rhum 2018 mais aussi à d’autres courses inscrites au calendrier IMOCA, Kojiro Shiraishi se met en ordre de marche pour devenir le premier asiatique à boucler le Vendée Globe en 2020-2021…

 

Kojiro, peux-tu nous donner de tes nouvelles et celles de ton Spirit of Yukoh ?

« Elles sont très bonnes ! Après mon démâtage dans le Vendée Globe, je craignais que mes sponsors soient déçus. Mais c'était plutôt l'inverse. Ils m’ont rassuré en me disant qu’ils allaient réitérer l’expérience du sponsoring dans les années à venir. C’est pour cette raison que je me devais de ramener mon bateau au Japon, pour le montrer de plus près à tout ceux qui m’ont soutenu. Juste après mon abandon, nous avons convoyé Spirit of Yukoh depuis l'Afrique du Sud. Un mât qui nous appartenait a été affrété en container depuis Southampton. Toute l'équipe s’est rassemblée au Japon dès l'arrivée de ce container au mois de mai pour remâter le bateau. »

 

Navigues-tu régulièrement au Japon ?

« Oui, j'ai beaucoup navigué l’été dernier pour des opérations de relations publiques et des régates. Nous avons parfois eu des problèmes car le mât était trop grand pour passer les ponts du Japon ! A chaque fois que nous organisions des journées portes-ouvertes, plus de 300 personnes venaient visiter le bateau. C'est le premier IMOCA à venir Japon et cela attire beaucoup de curieux. »

 

Justement, quel regard portent les Japonais sur ton bateau et sur le Vendée Globe ?

« En général, leur première réaction est de se demander comment je fais pour naviguer seul sur un tel bateau ! Ils sont impressionnés par sa vitesse et par la hauteur du mât. Ma participation au Vendée Globe a été une occasion incroyable de faire connaître cette course dans mon pays. Pendant la course je faisais un "live" chaque semaine avec une grande chaîne (TV Asahi) en prime time. Encore mieux, la chaîne national (NHK) a diffusé un documentaire d’une heure sur le Vendée Globe. Grâce à tout cela, j’ai pu approcher de nouveaux sponsors. Je suis en négociation pour poursuivre cette expérience qui s’est achevée prématurément. »

 

Quels sont tes projets de navigation ?

« Nous réfléchissons à ramener le bateau en France en mars prochain. Nous envisageons de mener un gros chantier de refit, de remise aux normes, avec aussi l’installation d’un nouveau mât… Je vise la Route du Rhum 2018. Devenir le premier Japonais, et même le premier Asiatique, à prendre part à cette transat mythique est important pour moi. Je souhaite participer aux autres courses du circuit IMOCA pour engranger un maximum d'expérience. »

 

Tout cela dans la perspective du Vendée Globe 2020…

« Exactement  ! J'ai été le premier Japonais à prendre part au Vendée Globe, je veux maintenant devenir le premier à le terminer. »

 

Source Mer & Media