IMOCA 60 skippers soldering on with another severe gale forecast

Après l’arrivée hier soir de Sébastien Josse (Edmond de Rothschild) en vainqueur de cette Transat Saint Barth / Port-la-Forêt, cinq concurrents sont encore en course : deux en mer et trois à terre, aux Açores, où un nouveau fort coup de vent est attendu en fin de journée. Fabrice Amedeo (Newrest – Matmut), prochain concurrent attendu sur la ligne d’arrivée, ne sera pas concerné par ce front, contrairement à l’Irlandais Enda O’Coineen (Currency House Kilcullen), troisième. Les IMOCA60 en arrêt technique sur l’archipel portugais attendent une fenêtre météo pour repartir, sauf Éric Holden (O Canada), arrivé juste ce matin à Horta.

Ça va souffler encore sur la flotte de la Transat Saint Barth / Port-la-Forêt. Une dépression très creuse arrive sur les Açores. Des vents de 60 à 70 nœuds sont annoncés avec des vagues de 10 à 11 mètres…

Pas un temps à mettre une étrave dehors

Autant dire que les IMOCA60 actuellement en escale technique, à Horta pour le Safran de Morgan Lagravière et le O Canada d’Éric Holden, et à Ponta Delgada pour Le Souffle du Nord de Thomas Ruyant, ne sont pas prêts de remettre leurs étraves dehors.

Éric Holden a été accueilli ce matin par l’équipe du port d’Horta chapeautée par Armando Castro, immanquablement prêt et prompt à faciliter la vie des coureurs au large. Le diagnostic du jeu décelé dans la quille de O Canada est en cours.

Pour Morgan Lagravière, le centrage et la consolidation de la quille de son IMOCA60 sont terminés (Morgan avait cassé son vérin de quille dimanche dernier). Il prévoit de repartir dimanche 20 au matin en course, lorsque l’horizon météorologique se sera éclairci.

Thomas Ruyant et son équipe ont décidé de sortir leur bateau de l’eau pour déquiller et inspecter le palier de quille qui présentait un jeu inquiétant. Cette opération ne pourra en revanche se faire qu’après le passage du gros du coup de vent. Le skipper du Souffle du Nord espère repartir, en course, samedi soir au plus tôt.

Ce week-end à Port-la-Forêt

En mer, Fabrice Amedeo (Newrest – Matmut) a enchainé les pépins techniques depuis la perte de la presque totalité de son safran tribord. Privé de cet appui, le bateau est en effet beaucoup plus difficile à stabiliser bâbord amure, générant des « sorties de route » et les dégâts matériels qui vont avec. Depuis hier soir, Fabrice est désormais avec le vent qui vient sur tribord, appuyé sur son safran valide, et ce, jusqu’à l’arrivée. Il compose entre prudence et patience pour rallier Port-la-Forêt dans la journée de samedi, en deuxième position.

Pour le skipper irlandais Enda O’Coineen (Currency House Kilcullen) les heures à venir s’annoncent musclées. Il n’est pas directement sur la trajectoire du gros coup de vent attendu, mais 40 à 45 nœuds devraient quand même souffler dans ses voiles la nuit prochaine, avec des rafales possibles à 60 nœuds et 5 à 6 mètres de creux. Il pourra ensuite glisser plus sereinement vers la Bretagne où il est attendu dimanche.

Fabrice Amedeo (Newrest – Matmut)

« J’essaie de garder mon bateau le plus à plat possible. Heureusement que je suis au portant… Lors de mon bord bâbord hier, j’ai eu du mal à équilibrer le bateau, il y a eu quelques départs au lof et à l’abattée que je n’ai pas pu éviter, du coup, j’ai des lattes cassées et d’autres petits dégâts qui notamment m’empêchent de dégager mon troisième ris de grand-voile. Je vais donc rester sous trois ris jusqu’à l’arrivée. Le vent va rentrer à nouveau, ce n’est pas très grave, mais c’est vexant parce qu’avant cette avarie de safran, le bateau était impeccable…

À partir de maintenant, c’est tout droit jusqu’au bout. Ça va être un peu long d’ici samedi.

Cette transat aura vraiment été difficile. Pour l’anecdote, hier, j’ai eu jusqu’à 50 nœuds, pas longtemps, mais quand même… Mais je suis vraiment content de l’avoir faite. J’ai appris beaucoup. »