H-30 heures

Charlie Dalin a pris le meilleur ce matin au passage du waypoint Gallimard, 18 minutes devant Jérémie Beyou et moins d’une heure devant Thomas Ruyant. Le skipper de LinkedOut, crédité du plus grand nombre de pointages en tête depuis le début de la course est désormais en concurrence directe avec Kevin Escoffier (PRB) avec en jeu, la troisième marche du podium !

 « Il y a moins d’écart aujourd’hui entre les 12 premiers qu’il n’y en avait à la pointe Bretagne quelques heures après le départ ! » observe Paul Meilhat, responsable de la commission sportive et leader du championnat IMOCA Globe Series. La dorsale traversée la nuit dernière a relancé le match. Six concurrents se tiennent en moins de 20 milles et le tiercé de tête de cette toute première édition de la Vendée-Arctique-les Sables d’Olonne est loin d’être fait. Il reste encore 30 à 36 heures de mer pour sceller ou défaire la fragile hiérarchie du moment. Soit un bord de portant de 500 milles qui a débuté « tranquillement » sous spi, à petite vitesse (premiers empannages de la course!) et qui se terminera sous un angle plus serré. Tout l’art de la journée consistera à aller chercher  à la bonne latitude - sans trop rallonger la route ! - le flux nord-ouest prodigué par un petit front. Puis de faire de la vitesse en bâbord dans un vent refusant et forcissant. C’est une lapalissade, mais il faudra aller vite au bon endroit.

Trois places pour un carré d’as

« Je ne sais pas comment ça va se finir cette affaire » se demandait Jérémie Beyou joint au téléphone ce matin peu après le passage du point Gallimard. La configuration du parcours de la Vendée- Arctique-Les Sables d’Olonne donne à cette épreuve un visage peu habituel, bien éloigné des traditionnelles transatlantiques disputées par ces grands monocoques.  Oubliez les  traditionnels « ça part par devant ». Et retenez bien le « ça revient par derrière ».  Mais ce phénomène récurrent ( 5 traversées de dorsale depuis le 4 juillet ) ne semble pas inquiéter Charlie Dalin, très heureux de mener la danse dans cette dernière portion de course. On peut compter sur la combattivité et la force mentale de l’ancien figariste pour contenir les assauts du bateau noir. « Pour battre Charlie, il faut être bon, parce qu’il est bon. Et il faudra sans doute aussi un peu de réussite » poursuit Jérémie Beyou.  Sur des routes parallèles, à 1,5 mille l’un de l’autre, les deux navigateurs se contrôlent dans un ultime duel qui ne prendra fin qu’aux abords de la bouée Nouch Sud. Mais s’embarquer corps et âme dans ce combat singulier a ses risques. Il ne faudra pas laisser partir dans leur coin deux autres concurrents aussi proches que dangereux: Thomas Ruyant et Kevin Escoffier, eux aussi à couteaux tirés.

Chacun son rival

Choisir son adversaire, c’est parfois renoncer aux autres ! Alors attention aussi à Samantha Davies (5e au classement) qui a été la première à empanner cet après-midi pour aller chercher la bascule de vent, poursuivie par Yannick Bestaven. Plus loin, Clarisse Crémer (Banque Populaire X) fait des merveilles avec son bateau à dérives : elle tient la dragée haute à Fabrice Amedeo (Newrest – Art &Fenêtres) et Boris Herrmann (Seaexplorer - Yacht Club de Monaco).

 À 17 heures, douze bateaux (de Charlie Dalin à Kojiro Shiraishi) avaient passé le waypoint  Gallimard. Prochaine sur la liste : Isabelle Joschke qui faite route avec sa grand-voile de fortune.

 Tout ce monde va se succéder rapidement sur la ligne d’arrivée à partir de minuit/une heure du matin entre le 14 et le 15 juillet. Il faudra attendre le 16 au matin pour voir se pointer les étraves des quatre bateaux qui ferment la marche.

Les heures estimées d’arrivée aux Sables d’Olonne

Les six premiers solitaires (de Dalin à Bestaven) : entre 0h et 1h30 du matin le 15 juillet.
Les cinq poursuivants (d’Amedeo à Sorel): entre 6h et 7h30 le 15 juillet