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La neuvième édition du Vendée Globe a démarré dans des conditions clémentes mais les 33 skippers qui rêvent depuis longtemps de leur tour du monde en solitaire et sans escale, auront leur premier grand test mardi soir, selon le météorologue Marcel Van Triest.

En effet, l'Atlantique présente une importante caractéristique météorologique - une ligne de creux prononcée - qui s'étend sur un axe nord-sud depuis l'Islande jusqu'à l'est des îles Canaries, et les skippers chercheront à la traverser pour se retrouver dans des vents de nord-ouest favorables derrière elle.

L'heure de vérité est attendue mardi soir, lorsque la brise commencera à se lever pour les bateaux de tête.

"Ce passage va être un peu désagréable", explique Marcel Van Triest, qui a conseillé Jérémie Beyou (Charal),Kevin Escoffier (PRB) et Clarisse Crémer (Banque Populaire X) avant le départ.

"En avant du front, le vent va probablement souffler à 30-35 nœuds et dans le passage du front lui-même, il y aura quelques grains à 40 nœuds."

La clé sera l'état de la mer qui, selon Marcel, pourrait être destructeur si les bateaux ne sont pas prêts à faire face à cette phase violente lorsqu'ils progresseront dans l'ouest. "L'état de la mer sera horrible", confie-t-il, "parce que la houle sera presque à l'opposé du vent, donc complètement croisée, une véritable machine à laver…"

"Passer le creux de la dépression sera un grand moment pour tout le monde", poursuit-il. "Étant donné qu'il y a 33 bateaux, il faut s'attendre à ce que certains d'entre eux subissent des avaries - je ne sais pas cela entrainera des abandons ou seulement des avaries."

Cependant, la chose positive est que ce baptême du feu arrive dans quelques jours, ce qui donne aux marins le temps de s’amariner et de se mettre dans le rythme de la course avant d'affronter ces conditions éprouvantes.

Après un départ aujourd’hui sur un plan d'eau calme dans une belle brise de sud-est au large des Sables d'Olonne, la flotte va traverser un front météo viellissant en début de soirée où le vent sera faible.

Pendant cette transition, les skippers changeront de voiles et tenteront de maintenir la cadence avant que la brise ne se renforce à nouveau du sud-ouest en se dirigeant vers le Dispositif de Séparation du Trafic au large du Cap Finisterre (Espagne).

Dès lundi soir, ils seront de retour dans des conditions légères, alors qu'ils se dirigent vers l'ouest avant le rendez-vous de mardi.

De manière générale, Marcel Van Triest estime que la situation météo dans l'Atlantique Nord est inhabituelle, la phase de démarrage étant affectée par un système dépressionnaire désorganisé qui s'est formé au large de Gibraltar, et par des vents faibles qui bloquent la route vers le sud à travers les îles Canaries.

Il pense que les bateaux de tête passeront à environ 400 miles à l'ouest des îles Canaries sur une route les menant entre Madère et les Açores.

Selon le météorologue, les alizés sont faibles dans l'Atlantique Nord mais "semblent assez normaux"  dans l'Atlantique Sud.

Il a également noté que cette année semble être une année à risque relativement faible pour les icebergs une fois que la flotte entrera dans l'océan Austral.

Ed Gorman (traduit de l'Anglais)

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