A race start equal to the difficulty of the Vendée Globe.

Le Vendée Globe est la course la plus difficile du calendrier IMOCA mais aussi la plus difficile au monde ! Un skipper, un bateau, un Tour du Monde sans escale et sans assistance.
Le risque zéro n’existe pas mais cette sacrée course ne pardonne rien!

C’est autant une course qu’une aventure ; la course impose la performance et l’aventure réserve des surprises qui ne sont pas toujours bonnes. C’est aussi ce mélange qui fait la richesse et la difficulté de cette épreuve hors du commun.

Au bout d’une semaine de course on compte quatre abandons et un retour aux Sables d’Olonne. En 2008 on comptait également quatre abandons et cinq retours aux Sables. Les bateaux sont mieux préparés mais les facteurs de risque sont là.

Les quatre abandons ont en commun la déception énorme de leurs skippers, de leurs équipes et de leurs partenaires. Après quelques heures, quelques jours, c’est en quelques secondes que des mois, des années de préparation s’envolent. Nos quatre skippers retiendront de cette édition 2012 la première victoire évoquée par Mr Bruno Retailleau, celle d’être au départ de cette course exceptionnelle. Nous savons tous les difficultés que cela représente, ils peuvent en être fiers et n’en sont que mieux armés pour la prochaine édition.

Qu’ont-ils d’autre en commun ?
La malchance pour Kito de Pavant à bord de « Groupe Bel » et Louis Burton à bord de « Bureau Vallée ». Tous deux sont victimes d’un accident qui leur coûte la course. Sur la route malgré une sécurité routière chaque année améliorée les accidents n’ont pas été supprimés et peuvent coûter la vie ; en mer le risque de percuter un autre bateau existe aussi ; même si la mer est grande elle est de plus en plus fréquentée et les moyens de détections qui s’améliorent eux aussi chaque année ne sont pas sans faille. L’AIS, le radar, le transpondeur sont autant d’aides à la navigation qui sécurisent nos bateaux sans pour autant les rendre infaillibles.
Depuis l’existence du Vendée Globe seuls deux abandons étaient dus à des abordages, aujourd’hui deux autres s’y ajoutent. Comme toujours l’expérience rend plus intelligent, nous étudierons chaque cas afin de les partager avec toutes les équipes et d’améliorer encore la sécurité de nos bateaux et de nos skippers.

Les deux autres « fortunes de mer » qualifiées d’infortunes, à juste titre, par Dominique Wavre, concernent Marc Guillemot à bord de « Safran » et Samantha Davies à bord de « Savéol ».
Ces deux accidents touchent les parties les plus sensibles de nos bateaux, le mât et la quille. Elles sont toutes les deux liées à la performance et bénéficient d’une attention particulière de la part de toutes les équipes. Personne ne joue à l’apprenti sorcier et tous savent que pour gagner il faut avant tout terminer.
Il y a quatre ans, à la même époque on comptait trois démâtages. A la dernière Volvo Ocean Race quatre bateaux sur six ont démâté. Chaque catégorie de bateaux cherche des solutions pour améliorer la fiabilité des mâts en imposant des règles qui vont dans ce sens et l’IMOCA ne fait pas exception. Quoiqu’il en soit le mât restera un élément vulnérable soumis aux pires contraintes et nécessitant une attention de tous les instants. A l’IMOCA les mâts sont limités en taille, les fibres sont qualifiées et les tubes subissent des contrôles de structure annuels.
Au moment de son démâtage Samantha était au cœur de la tempête, dans une mer déchaînée et désordonnée, les éléments auront eu raison de ce tendon d’Achille qui doit être performant autant qu’il est indispensable.
Aujourd’hui nous n’avons pas d’explication sur la perte de la quille de Safran. Nous avons tous apprécié la franchise et la transparence de Marc lors de sa conférence de presse au lendemain de son avarie. L’exercice était difficile et Marc a parfaitement incarné l’honnêteté et la valeur de nos skippers. Si la quille est un élément majeur de performance c’est aussi un élément primordial de sécurité et tout incident grave doit être expliqué et partagé avec l’ensemble des skippers IMOCA. Nos règles imposent des critères de résistance, des contrôles de fréquences mais chacun reste libre de concevoir sa quille comme il l’entend. La méthode de calcul est consignée dans une enveloppe cachetée qui ne sera ouverte qu’en cas d’avarie grave. C’est le cas pour Safran et l’analyse qui suivra sera partagée avec tous les architectes et concepteurs de l’IMOCA.
L’IMOCA ne doute pas une seconde que la compétence reconnue du Team Safran nous permettra d’avancer dans la bonne direction. Si la compétition reste impitoyable nos skippers sont des gens responsables, pour eux-mêmes et pour les autres.

Ce sont toutes ces valeurs qui font la force de notre Classe et la beauté du Vendée Globe. Des milliers de personnes qu’elles soient passionnées de voile, de sport ou d’aventures humaines ne s’y trompent pas ; nous les remercions tous.

La Course et l’Aventure continuent.