Guillaume Verdier: “a whole new light”

Architecte des deux bateaux respectivement vainqueurs du Vendée Globe (MACIF) et de la dernière Transat Jacques Vabre (PRB) en partenariat avec le cabinet VPLP, Guillaume Verdier s’est vu confier le dessin des deux prochains Safran et Banque Populaire. Interrogé sur la nouvelle jauge IMOCA, il explique en quoi les approches vont changer.

Guillaume Verdier, l’adoption de la nouvelle jauge IMOCA va-t-elle influencer les dessins des prochains bateaux ?

« Plutôt que les dessins des carènes qui devraient être relativement proches les uns des autres, c’est plutôt la philosophie générale du projet qui va changer. La suppression des ballasts centraux et les impératifs de la nouvelle jauge qui impose des bateaux moins puissants que précédemment vont forcément nous amener à évoluer. Disons, pour faire simple, que les bateaux de nouvelle génération devraient être un peu moins puissants, mais plus légers… L’objectif final étant quand même qu’ils gagnent en performance. »

À partir de ce principe de base, quels sont les leviers sur lesquels un architecte peut jouer ?

« On a déjà travaillé suffisamment longtemps sur les formes de carène. Je ne pense pas qu’il y ait beaucoup d’améliorations possibles dans ce domaine. On pourra jouer un peu sur les plans de voilure, mais c’est surtout sur le positionnement des ballasts que l’on va pouvoir innover. C’est de toute façon une conception globale qu’il faut revoir. A priori, cette nouvelle écriture va pousser à supprimer les ballasts à l’avant des bateaux : en conséquence, on risque d’avoir des bateaux qui qui seront un peu moins à l’aise et puissants aux allures de près. Et surtout qui risquent de taper pas mal… »

Parlons un peu des anciens bateaux…

« La grande question pour eux sera de savoir s’ils se mettent en conformité avec la nouvelle jauge. Il va y avoir un vrai travail prospectif pour évaluer les avantages et les inconvénients de chaque formule. Il y a eu pas mal d’allers retours dans la conception de la jauge 2014 pour laisser une place à l’innovation tout en limitant les gains potentiels espérés. »

Aujourd’hui, les plans Verdier – VPLP se taillent la part du lion,

« Peut-être que justement les changements vont amener d’autres architectes à développer des projets. Personnellement, je le souhaite. Ce n’est jamais très stimulant quand on se retrouve en situation de quasi-monopole.  La confrontation des idées est toujours stimulante… »