Transat St Barth-Port la Forêt 60s battered by gales

50 à 55 nœuds établis pour Paul Meilhat (SMA) ce lundi, 40 nœuds hier pour une majorité des concurrents et jusqu’à 45 à 50 nœuds possibles pour Sébastien Josse (Edmond de Rothschild) dans les heures à venir. De course initiatique pour la majorité de la flotte, cette transat Saint Barth / Port-la-Forêt devient un véritable baptême du feu. Dans ces conditions particulièrement musclées, plusieurs marins doivent faire face à des avaries sérieuses. Mais chacun d’entre eux compte tout mettre en œuvre pour rallier la ligne d’arrivée à Port-la-Forêt. 

« J’ai 55 nœuds, la mer est super formée, ça déboule à 30 nœuds ! Mais ça devrait se calmer un peu dans l’après-midi… », décrivait Paul Meilhat (SMA), joint très rapidement par téléphone ce matin.

Sa voix était tonique et, malgré les conditions météo extrêmement musclées et de bien logiques petits soucis techniques, en plein front, il faisait face. Les conditions actuelles, 6 à 8 mètres de creux et des vents de 50-55 nœuds avec des rafales à 60 nœuds vont s’essouffler dans les heures à venir. 

Ça va voler devant

Ce système dépressionnaire va rattraper le solide leader de cette Transat Saint Barth / Port-la-Forêt. Sébastien Josse (Edmond de Rothschild) va devoir composer d’ici ce soir avec un flux de secteur sud-sud-ouest de 30 à 40 nœuds établis et un possible renforcement à 45-50 nœuds au passage du front. Le skipper de l’écurie Gitana a l’expérience pour appréhender ce type de situation, ce sera en revanche un test pour son IMOCA60 à foils. Sa vitesse, de plus de 18 nœuds pour le moment, devrait grimper sensiblement. Il pourrait rallier Port-la-Forêt mercredi, à la mi-journée.

C’est passé et ça a cassé

Hier et la nuit dernière, trois autres garçons étaient dans un vent un peu moins tempétueux, mais très musclé avec quand même avec  35 - 40 nœuds établis. Morgan Lagravière (Safran), Thomas Ruyant (Le Souffle du Nord) et Fabrice Amedeo (Newrest – Matmut) ont été les premiers à essuyer cette fameuse dépression, non sans quelques séquelles matérielles : vérin de quille cassé pour Morgan Lagravière qui a sécurisé et bloqué son appendice dans l’axe, il poursuit sa route ;  un inquiétant jeu s’est déclaré dans le palier de quille du Souffle du Nord, Thomas Ruyant est en contact avec son équipe technique, il poursuit pour l’instant sa route, mais envisage un arrêt aux Açores ; Fabrice Amedeo a annoncé ce matin à la direction de course avoir perdu les trois-quarts de son safran bâbord. La bonne nouvelle c’est que lorsqu’il aura empanné, dans la journée, il ne sera plus « appuyé » dessus : il poursuit donc lui aussi sa route vers Port-la-Forêt (en prévoyant de passer à proximité des Açores...) 

Éric Holden (O Canada) a repris sa place de 6e. À la mi-journée, il distançait Enda O’Coineen (Currency House Kilcullen) de plus de cinquante milles.

À l’arrière de cette dépression, les conditions météo redeviennent maniables, mais soutenues, avec un flux portant de 25 à 35 nœuds et des creux de 5 à 6 mètres. 

La direction de course, comment ça marche ?  

Jacques Caraes, directeur de course, travaille en binôme avec Guillaume Evrard. Ils ont préparé cette épreuve ensemble et ils la « dirigent » en duo.

« En journée, nous sommes tous les deux de veille et joignables en permanence. Depuis 24h, en raison des conditions météo, nous sommes rivés à nos écrans et nos téléphones. La nuit, nous faisons des quarts de deux heures chacun.

Lorsqu’il y a des décisions à prendre, Guillaume m’appelle. Globalement, nous échangeons beaucoup : on est meilleur à deux que tout seul !

Nous n’appelons pas les coureurs directement, mais leurs équipes à terre, tous les jours. En cas de questionnement ou d’avarie, nous échangeons alors par mail avec les coureurs, c’est rassurant pour tout le monde et constructif.

Nous sommes aussi en lien permanent avec Christian Dumard et Bernard Sacré qui nous fournissent de précieuses analyses météo. »

https://youtu.be/_sGkexhSAvY